Courage

Cher journal,
Le ciel est sombre aujourd’hui, autant qu’hier et toujours plus demain.
je m’abstiens de lever les bras, je les tends devant moi et cherche le chemin.
Je tâte le sol, la vie qui m’attend cette année sans plus d’espoir cette fois.
Même si je n’ai pas perdu la route vers mes rêves où je peux m’y enfermer.
La réalité sera bien difficile, cette année on fera tout ce qu’on pourra.
Je vous souhaite de bien vous accrocher, même si tout doit s’effondrer.

Liens

Cher journal,
Notre cocon de chaleur se retrouve seul au milieu de la nuit noire.
L’hiver nous attaque de toutes parts et nous retranche dans la solitude.
Notre petite bulle familiale se décroche et flotte en quête d’espoir.
Branchons le cordon qui nous reliera au reste du monde sans trop y croire.
Notre chez nous s’illumine et c’est une étoile de plus dans les cieux.
Notre fenêtre brille et peu à peu c’est tout le quartier qui suit.
La ville tout entière s’embrase et se transforme en une énorme galaxie.
Je n’imaginai plus les liens s’unir à nouveau pour nous rendre heureux.

Couverture

Cher journal,
Je me fraie un chemin sur cet océan de flammes crépitantes sous mes pas.
Les couleurs chaudes de l’automne se sont effondrées tout autour de moi.
Les feuilles craquent tel des milliers de bûches éclatantes dans le froid.
Les rayons du soleil ont disparu, mais l’été perdure encore dans ce bois.
Je m’avance dans ce paysage figé que les couleurs consument lentement.
Seules les feuilles des arbres se joignent à moi pour danser tout en flottant.
Je souhaite m’enfuir sous cet amas de feu qui ondule sur le sol rehaussé.
M’envelopper sans bouger et me réveiller une fois la longue nuit passée.

Vivante

Cher journal,
Je suis devant ta porte à me demander quel sujet vais-je entamer.
Telle une goinfre dans ma pâtisserie favorite, que vais-je croquer ?
Je t’ouvre en grand, prépare la page d’aujourd’hui, prête à griffonner.
En cette saison chaleureuse et colorée, j’ai des tas de choses à raconter.
Derrière des centaines de portes se cachent des milliers de sucreries.
Je me retrouve de l’autre côté accompagnée de mes meilleures amies.
La peine se mêle à la joie, dans ce bonheur je repense aux disparus.
Le 31 au soir, nous nous mélangerons morts et vivants dans les rues.
Une grimace ou des sourires, nous serons tous laids ou à croquer.
Une frayeur ou des pleurs, nous nous sentirons tous vivants à jamais.

Labyrinthe

Chère journal,
Je suis perdue dans une forêt de papiers, égarée entre les lignes, entre les mots.
Je plonge dans des aventures à la recherche d’une carte m’indiquant la sortie.
Risquant de me noyer ou me faire capturer par un étrange capitaine sous l’eau.
Au hasard, je parcours des titres, je survole des pages qui me sortiraient d’ici.
Y aurait-il une fusée qui décollerait sous peu pour m’envoyer haut, très haut ?
Pourtant, tant d’aventures m’attendent encore entre ces murs, entre ces livres.
C’est ici que je m’évade le plus, dehors reste le difficile labyrinthe de la vie.