Face cachée

Cher journal, Je me noie dans cette mer de fraicheur, un océan de brins verts.
Le froid s’empare de mon corps avec le vent, l’ombre et l’humidité de la terre.
Les feuilles manigancent, aidées des sombres branches, le soleil se fait peureux.
L’herbe danse et m’emprisonne dans ma bulle isolée d’un rayon chaleureux.
Pourtant, on s’interroge avec mon amie. les joies de l’été ne seraient-elles pas un leurre?
Agressif, brulant et aveuglant, c’est derrière ce bois, cachés, couchés sur le froid,
Que nos corps sont si chauds, que la vie est si belle et que peu de monde voit.
On s’ouvre ici en grand, on se découvre en appréciant l’ombre derrière nos cœurs.

Lueur

Cher Journal,

En attendant la nuit,
Le ciel s’assombrit, la pluie s’est arrêtée, l’air se rafraichit.
J’attends la nuit pour perdurer ce moment entre sœurs,
Continuer de parler, de s’écouter ou de rêvasser à l’infini.

En attendant la nuit,
Je me remémore cette belle après-midi, entre filles.
Un week-end loin de tout, rapprochant nos petits cœurs.
Racontons-nous nos vies à la lueur de cette bougie.

Sans arrêt

 

Cher journal,
Je suis bloquée. Je regarde mon reflet aussi fatigué que moi de cette vie en mouvement sans arrêt. La vie défile, mais dans cette ligne je me sens en sécurité alors que dehors, tout peut arriver. Ce moment me plaît. Les lumières passent et me plongent dans un monde de rêve derrière mes paupières fermées. Chaque arrêt me ramène à la réalité. Comme une douce répétition qui me berce, je me retrouve apaisé. Plus que quelques stations, pourtant, rien ne presse. je ne souhaite nullement m’arrêter. Je me sens prête à continuer mon voyage dans cette sereine parenthèse, en paix.

Vinyle

Cher journal,
Me voilà entrée dans un labyrinthe, un détour musical.
Je sillonne les allées, me laisse guider dans ce local. 
Je ne cherche rien et recherche tout en même temps.
J'ai besoin d'accompagner mon état d'esprit divagant.
Sans envie précise, sans direction à suivre, je m'arrête.
Je suis prête à abandonner mes oreilles à la découverte.
Je dégotte une magnifique pochette, un gros disque noir.
De nouvelles mélodies pour élargir mon besoin d'espoir.

Évasion

Cher journal,
Je sens la chaleur de mon amoureux dans le creux de mes bras.
Un lit de coton nous enveloppe, surtout ne me réveillez pas.
À la vue de mon visage épanoui, le soleil fait marche arrière.
Rendormons-nous dans ces draps frais du soir, comme hier.
Je frissonne, mon corps s’engouffre dans les draps de coton.
On rembobine et relance la lecture de cette dernière évasion.